Cowes Dinard : Retour sur la victoire du voilier ARABEL, un prototype Epoque de 1966

Arabel vient de gagner Cowes Dinard en IRC 4 et toutes classes et cela est un grand honneur pour son équipage et le bateau (4 membres tous amateurs et âgés de 17 à 69 ans). Le propriétaire Henri Vergnoux revient pour nous sur cette très belle performance.

Cette course, magnifique trait d’union entre l’Angleterre et la France depuis 1906 , sans doute une des plus anciennes course croisière européenne s’est disputée dans des petits airs, avec peu de portant et des courants assez faibles ce qui a pu favoriser les petits ratings  avec des passages à niveaux qui ne leur étaient pas défavorables et même une ébauche de regroupement sur la fin du parcours. Ces conditions ne sont pas exceptionnelles au demeurant.

Ce que je retiens de cette course sous la jauge IRC est qu’il s’agit d’une épreuve très ouverte, en fonction  des conditions météo et que des petits ratings et même des bateaux anciens (Arabel est un yacht classique , unique exemplaire  de 1966 dessiné par J H Illingworth et Angus Primrose) peuvent se comporter  très honorablement.  Il est probable qu’Arabel soit le plus plus petit bateau à avoir gagné cette course et sans doute le plus ancien (56 ans après son lancement, elle l’avait déjà gagné en 1976 en classe IV). Le pedigree était à vrai dire favorable après Maid of Malham,  Myth of Malham, Outlaw et Oryx tous skippés ou dessinés par Illingworth.

Il est à remarquer que les premiers bateaux au classement remplissent ces conditions ( Swan 38 , SS 34 etc).

Cela conforte l’idée que cette jauge paraît équilibrée, juste et ouverte à tous et en conséquence devrait inciter beaucoup de skippers à profiter de cette opportunité et tenter leur chance  pour ces magnifiques courses (je pense sans vouloir rechercher l’exhaustivité aux Tina, Contessa, Chance 37).

Inversement , on imagine bien que des conditions de vent différentes, par exemple 20 noeuds de vent de Nord avantageraient les bateaux récents, véritables luges au portant (je pense qu’ils arriveraient sur la la ligne avant que nous ayons pu franchir les Casquets) et sauveraient sans problème leur handicap.

En conclusion, tout est est ouvert et chacun peut s’approprier son destin. Il faut inciter les bateaux classiques  et tous les bateaux anciens à avoir un un handicap IRC et défendre leur chances. Et bien sûr les architectes navals à se dépasser pour inventer de nouveaux concepts car l’avenir est devant nous.

Qui plus est, imaginez une course mixée de bêtes de course récentes et de classiques comme Outlaw à mon ami Mike Horsley devant les Needles, ça aurait une sacrée gueule. Les photographes sont priés d’être là. Je sais je suis un doux rêveur mais on ne sait jamais.

Vive la voile de tous les âges !

Henri Vergnoux’s 1966 John Illingworth designed 33ft sloop Arabel, scored the best corrected time under IRC, winning the impressive King Edward VII Cup, dating back to 1906.