Article du Ouest-France du 16 janvier 2023 par Olivier CLERO

Le voilier Futuro de Dominique DUBOIS, l’ancien propriétaire du chantier Multiplast de Vannes, a été victime de la tempête Gérard. Lundi, vers 1h30, ses rafales ont fait tomber le Swan 651 de 19.98 m de son ber, sur l’aire de carénage naval du port de Keroman à Lorient. Les dégâts sont importants : le mât s’est brisé, la coque est enfoncée, les aménagements intérieurs ont explosés. Le voilier pèse 42 tonnes et avec sa quille de 3.60 mètres, le pont se trouvant à plus de 5m de haut quand il a basculé, ça donne une idée du choc.

« Quand j’ai vu l’intérieur du bateau j’ai pleuré », confie Dominique Dubois à la manœuvre depuis lundi matin pour remettre son voilier en état le plus vite possible. Inscrit à l’Océan Globe Race 2023, le Tour du monde à voile en équipage à la marine à l’ancienne, sans électroniques, ni GPS, Dominique Dubois n’imagine pas ne pas prendre le départ. « Ça fait trois ans que je suis inscrit et que je pense qu’à cela. J’ai vendu mon entreprise pour avoir du temps de la préparer. Je dois faire cette course, c’est obligatoire ! ». Et ce qui est obligatoire pour faire cette course, c’est de remettre en état son voilier sur lequel une partie de son équipage devrait naviguer au printemps pour se qualifier avant de prendre le départ le 17 septembre. Sur l’aire de réparation navale, des entreprises sont déjà à pied d’œuvre.

« C’est une course contre la montre. On est parti pour plusieurs mois de travaux. Le voilier va être relevé vendredi. Il va falloir sortir le moteur et le groupe électrogène, extraire les tanks d’eau et de gasoil en inox, vérifier l’arbre d’hélice, découper les aménagements pour inspecter les varangues. On va aussi devoir retirer la quille et transporter le voilier dans un atelier pour attaquer la coque », énumère Dominique Dubois, qui enrage devant la perte de temps que lui inflige la tempête Gérard.

« On était l’un des équipages les plus avancés en termes de préparation pour ce tour du monde. On était dans les fignolages. Le bateau a été sorti de l’eau, le 11 janvier, pour installer un deuxième déssalinisateur, effectuer des travaux d’électricité et d’électronique, refaire la table à carte. On devait re-naviguer le 15 avril, entre les Açores et le Fastnet, pour qualifier six membres d’équipage. Là, on entame une course dans la course. L’objectif, c’est de le remettre à l’eau le plus vite possible, j’espère en mai. On va faire le maximum pour que ce soit possible, là c’est un énorme travail. »

L’ancien patron du chantier Multiplast peut compter sur la solidarité du milieu de la voile pour lequel il a beaucoup œuvré. « J’ai reçu plein de messages d’encouragements. Toutes les entreprises m’ont dit qu’elles feront le maximum pour remettre en état », apprécie Dominique Dubois qui avait convaincu Marie Tabarly d’inscrire Pen Duick VI à ce Tour du monde. Lui-même se retrouve à la tête d’un équipage de 25 personnes (cinq permanents sur le tour du monde, avec une rotation de cinq personnes en plus à chaque étape. « Je dois faire cette course, ça ne peut pas s’arrêter là. »

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