du vendredi 15 décembre 2023 au YCF

Présents : ABOLLIVIER Ludovic, BOUVIER Frédéric (J Composites), CHARBONNIER
Claude, FERTIN Vincent, FISH Deb (RORC), GINOUX Yves (rédacteur), GIRARDIN Philippe,
GROSJEAN Yves, JACOB Damien (Bénéteau), KELBERT Jean-Pierre (JPK), LACEY Joe
(RORC), NIVELT Bernard (Architecte), PALMER Richard (RORC), SERENON Philippe,
TRENTESAUX Géry, WILTON Jeremy (RORC)
Le but de cette réunion est d’échanger avec les architectes et les chantiers sur les évolutions
à étudier par le Comité Technique (RORC/YCF) pour améliorer la jauge IRC.

1 – Facteur de coque et aménagements

D’après J.P. Kelbert la jauge IRC laisse une grande latitude aux architectes et « fonctionne
vraiment bien ». Il faut juste veiller à ne pas déclasser la flotte existante d’autant plus que la
tendance est à développer des bateaux plus planants, plus fun, dans l’esprit de Lann Ael 3,
au prix d’un budget de construction beaucoup plus élevé. De ce fait il faudrait intégrer dans la
jauge IRC des éléments d’analyse de la sophistication de construction et pas seulement des
paramètres liés aux matériaux employés pour celle-ci.
C. Charbonnier rappelle les principes généraux de la jauge qui se doit de laisser la possibilité
d’apparition d’évolutions architecturales et ne doit pas être fermée.
Les dispositifs de construction évolués amènent des distorsions importantes, d’après F.
Bouvier, entre un bateau de série et un quasi-prototype.
Géry Trentesaux confirme qu’il est de plus en plus difficile de gagner avec un bateau
strictement de série.
La prise en compte de tous les types de bateaux est un des principes de base de la jauge
IRC pour D. Jacob.
J.P. Kelbert présente une formule élaborée par Jacques Valer d’analyse de la performance
de la construction et du rapport entre le poids de la plateforme et le poids du lest, ce qui
semble primordial.

B. Nivelt souligne l’intérêt de la jauge IRC qui laisse une certaine liberté de conception par
rapport à l’ORC qui mesure tout et impose ses principes. Il lui paraît assez facile d’évaluer les
caractéristiques de construction, notamment par le procédé de fabrication et surtout le
nombre d’heures passées à la construction, nombre qui peut varier aisément de 1 à 4 entre
une construction de série et une construction sophistiquée.
F. Bouvier rappelle que l’évolutions des normes imposent des équipements plus lourds (ex :
cuve à eaux noires). Sont-ils bien pris en compte dans les aménagements ? A son avis il
faudrait communiquer sur les équipements de série pour éviter les tricheries par
méconnaissance. De plus le matériau utilisé pour les mâts (alu ou carbone) est défini dans la
jauge IRC mais pas la qualité du matériau lui-même (carbone haut-module par exemple).
V. Fertin est tout à fait favorable à une prise en compte de la sophistication de construction
d’un bateau par la jauge.
D’après L. Abollivier, les 2 centres de calcul échangent régulièrement sur les facteurs de
coque et utilisent bien sûr la même grille d’évaluation. Il rappelle que le fait d’enlever des
équipements standard est très pénalisant.
Par ailleurs L. Abollivier précisent que les règles d’endorsment vont se renforcer avec la
mesure de toutes les voiles et des durées de validité des pesées.

2 – Impact du DLR

La mesure du DLR ne marche qu’imparfaitement avec les carènes à élancement comme les
semi-scows d’après J.P. Kelbert.
A la question de savoir si l’ORC évalue mieux le DLR (R. Palmer), B. Nivelt précise que la
mesure faite dans la jauge ORC est plus sophistiquée mais bien plus directive.
R. Palmer propose la mise en place d’un « comité de recherche » pour améliorer la mesure
du DLR dans la jauge IRC.

3 – Allégeance d’âge

F. Bouvier s’étonne que le changement de quille ou de safran n’influe pas sur l’age date.
D’ailleurs B. Nivelt note l’effet de l’allégeance d’âge sur les bateaux pointus (TP52, GP42) qui
leur permet de rester très compétitifs.
C. Charbonnier propose l’étude d’une allégeance d’âge spécifique pour le lest.

4 – Bateaux planants

C. Charbonnier intervient : de nouveaux types de carènes apparaissent sur des bateaux
spécifiquement conçus pour des courses offshore, avec des performances au portant
supérieures aux bateaux de conception plus classique (et des performances aux prés qui ne
sont qu’en léger retrait). Notre jauge s’est construite avec l’analyse des bateaux du moment,
et nous sommes en retard vis-à-vis de ces évolutions de formes de carènes, vis-à-vis de
l’évolution des programmes de courses de ce type de bateau. En clair, nous ne tenons pas
bien compte des spécificités de ces bateaux car certains paramètres sont « en butée ».
Une analyse est en cours, menée par Jean Sans, pour mieux évaluer ces bateaux planants
dans la jauge IRC.

5 – Equipages réduits

B. Nivelt souligne que les progrès relevés pour les bateaux de croisière viennent notamment
des bateaux de course à équipage réduits (pilotes, emmagasineurs, ….). Il faut encourager la
pratique du double.
Pour D. Jacob, en double les bateaux de série restent globalement dans le coup et
permettent de réduire les coûts d’accès à la régate IRC.
D’après Deb Fish, le pilote auto est bien plus qu’un simple équipier et la prise en compte
dans la jauge des pilotes « évolués » se pose.

6 – Avenir des bateaux de série dans la Jauge IRC

B. Bouvier précise qu’un bateau de série n’a plus beaucoup de chances de gagner sans une
optimisation onéreuse, ce qui n’était pas le cas il y a encore 10 ans.
C. Charbonnier : la jauge IRC initialement plutôt tournée vers des bateaux de série s’est
relativement adaptée à des bateaux plus spécifiquement orientés courses. Mais, nous avons
atteint les limites, il faut faire évoluer nos calculs pour tenir compte de façon plus précise et
plus objective des caractéristiques de ces bateaux.

La jauge IRC s’est développée à une époque (encore récente), ou les régates de plus haut
niveau se faisaient souvent sur des parcours construits, la performance au près était
prédominante. Les parcours construits sont moins présents et les régates les plus en vue
sont souvent des régates offshore, et elles peuvent maintenant grâce aux performances des
bateaux modernes se gagner au portant. La jauge IRC continue d’accorder beaucoup de
poids à la performance au près, la performance au portant venant en complément. Ce n’est
plus tout à fait en accord avec les formats des régates actuelles, il faudrait certainement
changer un peu cet équilibre et tenir plus compte des performances au portant.
Si nous ne réagissons pas, la jauge risque de paraitre inadaptée, privilégiant certains bateaux
au détriment des autres, et ce, de façon d’autant plus nette que certains bateaux sont plus
spécifiquement conçus pour des parcours offshore. L’ORC travaille sur ces sujets, et les
bateaux « de série » y sont souvent bien mieux traités.

Conclusion

G. Trentesaux remercie tous les participants pour leur venue et leurs interventions
constructives. Il est impératif d’adapter la jauge IRC qui est fondamentalement une bonne
jauge. La concertation avec les architectes et les chantiers est indispensable pour les
évolutions futures de la jauge et doit être prise en compte au mieux par le Comité Technique.

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