Crédit photos : @YCI / Studio Borlenghi
La Giraglia, course la plus prestigieuse de Méditerranée, a été créé conjointement en 1950 lors d’un déjeuner parisien, par l’amiral Levainville, qui était à la fois membre du Yacht Club de France et président de l’UNC (union nationale pour la course au large) et Beppe Croce qui présidait alors le Yacht Club Italiano et présida ensuite longtemps l’IYRU (World Sailing).
L’objectif de cette course était de sceller la réconciliation après la 2e Guerre mondiale entre les marines italiennes et françaises. Cinq clubs constituent aujourd’hui sa Legacy : les 2 précités, le Yacht Club de San Remo, le Yacht Club de Monaco et naturellement la Société Nautique de Saint-Tropez. Chaque année, un prix est décerné par l’un de ces 5 clubs alternativement et il revenait cette année au Yacht Club de France de décerner le prix au plus jeune coureur de la flotte qui avait 13 ans.
L’organisation était parfaite et l’accueil magnifique, notamment grâce au soutien depuis l’an passé de Pier Luigi Loro Piana dont la marque ajoute à l’élégance de l’épreuve.
« Champagne » Sailing pour les Inshores
La Giraglia commence par 4 jours de régates Inshore magnifiques dans le golfe de St Tropez.
Avec une météo très clémente Adrien FOLLIN l’emporte en IRC 1 à la barre d’un Cap31, très véloce dans ces conditions et reçois le prix du Yacht Club de France. Willem ELLEMET, correspondant IRC en Hollande, l’emporte en IRC 2sur Flying Dolphin, son Grand Soleil 40.
Une Offshore légendaire
La 72ème édition de la grande course de la Loro Piana Giraglia s’est achevée en beauté à Gênes, consacrant le Ker 40 Vito 2.3 de Gian Marco Magrini comme grand vainqueur toutes classes IRC. Dans cette édition marquée par des vents très légers et des choix tactiques déterminants, l’équipage luxembourgeois a su tirer son épingle du jeu, devançant en temps compensé les plus grands voiliers de la flotte, dont le Maxi 80 Capricorno.
« La persévérance paye toujours », a déclaré Gian Marco Magrini à l’arrivée. « Nous étions passés tout près du podium il y a trois ans. Cette année, dans des conditions totalement différentes, nous avons réussi. C’est une immense satisfaction ! »
Une édition exigeante sous le signe de la légèreté
Dès le départ donné à Saint-Tropez, la flotte a été confrontée à une météo capricieuse. Le comité de course a d’ailleurs décidé de raccourcir le parcours initial d’environ 30 milles nautiques pour éviter une longue dérive sous l’anticyclone installé en Méditerranée. Les choix stratégiques autour de la Giraglia et dans la descente vers Gênes ont été décisifs.
Si les Maxis comme Scallywag ou Magic Carpet 3 ont dominé en temps réel, c’est bien en IRC que la bataille s’est révélée la plus serrée. Outre la victoire remarquable de Vito 2.3, d’autres bateaux ont tiré leur épingle du jeu.
Des performances IRC à souligner en offshore ainsi qu’en inshore :
- 1er Overall & 7e IRC 1 : Vito 2.3 (Ker 40 – Gian Marco Magrini)
- 4e Overall & 4e IRC 1 : Arobas (IRC 52 – Gérard Logel)
- 6e Overall & IRC 1 : Soleag (ICE 53 – Simon Allard)
- 9e Overall & 10e IRC 1 : Daguet 5 (FP 54 – Frédéric Puzin), qui confirme encore une fois sa compétitivité sur les longues distances.
- 17e Overall et 2e IRC 2 : Le Lupin (X 35 – Jean Rameil), magnifique performance du skipper tropézien qui montre que les bateaux de taille plus modeste peuvent briller dans cette course d’endurance tactique.
- 18e Overall & 9e IRC 1 : Afazik Impulse – Neojivaro (Neo 430 – Yves Grosjean)
Le représentant hollandais de l’IRC Jean Rameil sur Le Lupin, un X 35 de 2005 réalise une sacrée performance en devançant des voiliers bien plus modernes et véloces. En Inshore, il monte sur la 2e marche du podium en IRC 2 devant Guy Claes navigateur belge habitué de ses eaux. À quelques encablures de la mythique Giraglia, Le Lupin pointe à 6 milles nautiques du leader Flying Dolphin. La place de 1er semble s’éloigner. Mais le flair du tacticien qui a analysé les différents routages pour en retour proposer une nouvelle stratégie jusqu’à Gènes va changer la donne. Le Lupin tente un bord osé, en allongeant la route dans les petits airs pour contourner une bulle sans vent que notre adversaire direct n’a pas su éviter. Le Lupin avance , silencieux. Et au moment du verdict… il rafle la 1ère place de 17 mn en temps compensé à Flying Dolphin pourtant plus rapide surtout avec son code 0 et termine 17e au classement général IRC, n’ayant devant lui que des adversaires plus modernes plus gros plus puissants et plus rapides.
Le mot du skipper :
“La mer, ce n’est pas un circuit. Elle aime ceux qui la respectent, qui l’écoutent. Et ça, au CNMT comme au YCF , on l’apprend dès le plus jeune âge .”
Le Lupin , ce petit voilier à l’âme bien trempée, nous rappelle une vérité simple mais trop souvent oubliée : “ce ne sont pas toujours les plus puissants qui gagnent, mais ceux qui naviguent avec intelligence, patience… et avec cœur.”
Des conditions éprouvantes pour les équipages
Les deux premiers jours ont été marqués par des vents faibles, forçant les navigateurs à multiplier les manœuvres et les adaptations de stratégie. Le passage de la Giraglia, point stratégique de la course, n’a pas dérogé à la règle en redistribuant les cartes. Sur le retour vers Gênes, une légère brise a permis aux plus habiles de creuser l’écart avant l’emballement final vers la ligne d’arrivée.
Une épreuve fidèle à sa légende
Depuis sa création en 1953, la Giraglia reste un monument de la course offshore en Méditerranée. Cette 72e édition n’a pas dérogé à la règle avec un plateau international de haut niveau rassemblant professionnels, amateurs éclairés et skippers chevronnés.
Rendez-vous est d’ores et déjà pris pour l’édition 2026, qui promet une nouvelle fois de magnifiques batailles sur l’eau entre Saint-Tropez, la Corse et Gênes.
📍 Loro Piana Giraglia 2025 – Épreuve comptant pour le Championnat IRC 2025 Méditerranée.
Résultats complets disponibles sur le site officiel : www.loropianagiraglia.com
