112 bateaux de 30 pays ont participé à une Rolex Middle Sea Race qui restera dans les annales par les premières 24 heures dantesques que la flotte dut affronter.

Pour l’édition 2024, l’histoire s’est encore écrite avec des conditions météorologiques extrêmes : entre orages redoutables, trombes d’eau et périodes de pétole, la flotte a été mise à rude épreuve dès les premières heures. Au final, 35 bateaux ont été contraints d’abandonner pour causes de démâtage, de voiles déchirées et autres avaries.

Victoire au général pour Red Bandit

Long Courrier (Gery Trentesaux) remporte l’IRC3

Afazik Impulse (Yves Grosjean) en ORC3.

Quelques images impressionnantes sur ce résumé de la course

Performances des membres du club

Commençons par le temps réel et à tout seigneur tout honneur : notre ami Jean-Pierre Barjon sur Spirit of Lorina a fait une remarquable performance en finissant 5ème toutes classes en IRC et 3ème en ORC, bouclant le tour en 3 jours, 9 heures, 49 minutes et 50 secondes !

SPIRIT OF LORINA, BOTIN 65 Custom 1, 5ème Overall

En IRC 2, Gérard LOGEL membre du club et son co-skipper sur AROBAS 2 font une autre remarquable performance et terminent 8èmes toutes classes et 6ème en IRC 2

AROBAS 2

Palmarès et moments forts

Red Bandit, TP52, skippered by Carl-Peter Forster – Overall Winner under IRC

Red Bandit remporte la victoire au classement général en IRC, offrant à Carl-Peter Forster une victoire précieuse et emblématique.

LONG COURRIER, SYDNEY 43, IRC Class 3, Owner-skipper: Gery Trentesaux

Dans la classe IRC 3, Long Courrier, un Sydney 43 skippé par Géry Trentesaux, a dominé la course. La bataille semblait terminée après la première nuit. Long Courrier a pris la tête sur l’eau lors de l’étape vers Messine et, en tant que bateau avec le plus faible rating de la classe après l’abandon de Galbula 10, il n’a jamais semblé menacé. Ce fut cependant un véritable combat avec plusieurs revers.

« La météo était incroyable, trois heures après le départ, on a eu une tempête comme je n’en avais jamais vu, avec plus de 50 nœuds de vent qui sont arrivés en quelques secondes », a raconté Géry Trentesaux. « On était au portant avec le gros spi et on surfait. Puis la tempête est arrivée, et on a été à plat pendant dix minutes. On était contents de ne pas avoir cassé le bateau et de repartir. »

« C’était une course très complexe et les prévisions météo ne correspondaient pas à la réalité », explique Alexis Loison, navigateur de Long Courrier. « Nous essayons toujours de trouver la meilleure solution et de ne pas prendre trop de risques. Le principe par défaut a toujours été de prendre le parcours le plus court et d’attaquer à fond à 100 % de nos polaires et de notre vitesse cible. Nous surveillons également les bateaux qui nous entourent. »

Trentesaux reprend l’histoire. « Nous avons eu de bonnes conditions et nous avons bien traversé Messine », a-t-il déclaré. « Nous étions en tête, mais nous avons perdu 40 minutes à réparer notre grand-voile et notre foc. Au nord de la Sicile, nous n’avons pas eu de vent pendant près de 24 heures, mais comme nous étions le bateau avec le plus faible TCC de notre catégorie, cela ne nous a pas affectés. » X-Day, Sagola Sportivento, Artie III, Afazik Impulse et BeWild étaient les concurrents les plus proches de Long Courrier sur l’eau et en temps compensé pendant une grande partie de la course. Bien que l’élastique se soit étiré et contracté dans la première moitié de la course, à l’arrivée, l’écart de temps corrigé était de 11 heures 31 minutes sur BeWild.

Dans une course comme celle-ci, une bonne dynamique d’équipe est essentielle. Les effets du stress et de la fatigue sont cumulatifs. Un équipage soudé peut surmonter les moments les plus difficiles. « L’équipage du Courrier navigue ensemble depuis longtemps », explique Trentesaux. « Nous avons quelques nouveaux membres, mais nous avons commencé il y a 25 ans et nous avons un très bon équipage. » Loison a également souligné la proximité : « Cette équipe est composée de bons amis avec un esprit formidable. Nous savons tous quel rôle nous avons à jouer. Cela permet de simplifier et de faciliter les choses à bord. »

Long Courrier a peut-être donné l’impression que la course était facile. Mais ce n’était pas du tout le cas, comme l’a confirmé Aaron Gatt Floridia, le skipper maltais de l’ICE 52 Otra Vez. « C’était ma dixième Rolex Middle Sea Race », a déclaré Gatt Floridia. « C’était une classe très difficile cette année. Tous les bateaux étaient très bien préparés et ont bien navigué. La course était serrée et il était difficile de s’éloigner de la flotte. »

Lee Satariano, double vainqueur de la course sur Artie III, a également confirmé ce point de vue. « La Rolex Middle Sea Race attire les meilleurs marins internationaux », a déclaré Satariano. « Le niveau des marins et la qualité des bateaux augmentent sans cesse. L’objectif le plus important cette année était de terminer la course, surtout après les dégâts causés par les gros grains. »

Une victoire en ORC3 pour Afazik Impulse

AFAZIK IMPULSE, NEO 430

Yves Grosjean, à bord d’Afazik Impulse (Neo 430), a remporté l’ORC3. En plus de son succès sportif, Yves Grosjean conduit avec le Jivaro Sailing Team un projet ambitieux de réinsertion des personnes cérébrolésées (AVC terminant parfois en aphasie), en partenariat avec des grands groupes du CAC 40, illustrant la portée sociale de cet équipage. Afazik Impulse est resté au contact de  Long Courrier jusqu’au nord-ouest de la Sicile avant de céder du terrain.

Yves Grosjean et une partie de l’équipage d’Afazik Impulse, vainqueur en ORC3

Incidents et exploits

Malgré leur statut de favoris, Didier Gaudoux et Erwan Tabarly ont dû abandonner en double après un démâtage spectaculaire lorsque le vent est passé de 15 à 60 nœuds en moins d’une minute. Tabarly, pourtant très expérimenté, a confié n’avoir « jamais rien vu  de pareil ».

Lan Ael 3 de retour à Malte après son démâtage.

En tête de la classe IRC 1, Balthasar (Rogier Overveld) s’est également illustré, tout comme Elusive 2 en IRC 4, remportant ainsi l’une des classes les plus disputées de cette édition.

Les habitués de cette classique méditerranéenne le savent bien : la Rolex Middle Sea Race, organisée par l’excellent Royal Malta Yacht Club, est une course aussi engagée qu’exigeante. L’accueil à Malte est toujours à la hauteur de l’événement – en un mot : excellent !

Pour des images saisissantes et plus de détails, les vidéos officielles de la course sont disponibles sur le site de la Rolex Middle Sea Race.

IRC Overall & winner Rolex Middle Sea Race Trophy

Red Bandit, Carl-Peter Forster, GER

IRC Class Winners

IRC 1 Balthasar, Rogier Overveld, MLT

IRC 2 Red Bandit, Carl-Peter Forster, GER

IRC 3 Long Courrier, Géry Trentesaux, FRA

IRC 4 Elusive 2, Aaron, Christoph & Maya Podesta, MLT

IRC 5 Calypso, Sebastian Ripard & Daniel Calascione, MLT

IRC 6 Zephyr, Simon Toms, GBR

Monohull Line Honours & winner RLR Trophy, winner Malta Tourism Authority Trophy (First Foreign Boat)

Scallywag 100, David Witt, HKG

ORC Category Overall & winner Boccale del Mediterraneo Trophy

Kuka 3, Franco Niggeler, SUI

ORC Class Winners

ORC 2 Kuka 3, Franco Niggeler, SUI

ORC 3 Afazik Impulse, Yves Grosjean, FRA

ORC 4 Elusive 2, Aaron, Christoph & Maya Podesta, MLT

ORC 5 Marina 21, Milan Kolacek & Milan Tomek, CRO

ORC 6 Calypso, Sebastian Ripard and Daniel Calascione, MLT

Crédit Photos: @Rolex Kurt Arrigo

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