En Maxis comme en d’autres voiliers, ce ne sont pas les plus récentes unités qui dominent nécessairement les débats. Le vainqueur du MMIC 2022 est Capricorno qui fête ses… 27 ans.
Une fois encore, la Maxi Yacht Rolex Cup a démontré la performance de l’IRC, sur l’un des plus prestigieux évènements du programme 2022. Organisée par le Yacht Club Costa Smeralda en collaboration avec l’International Maxi Association, cette édition a vu le retour de la flotte à sa taille pré pandémique avec 37 bateaux jaugés en IRC et répartis en 5 catégories ! Les 4 Class J (Velsheda, Topaz, Ranger et Svea) ont couru quant à eux selon leur propre règle de classe. Flying Nikka de Roberto Lacorte, premier maxi volant de 60 pieds basé sur la technologie AC75, avec des foils en T rabattables, un seul safran réglable en profondeur, et doté d’un TCC « conservateur » de 3.866 destiné à protéger la flotte existante, participait à son tout premier évènement lors de cette Maxi Yacht Rolex Cup. Selon Jason Smithwick, Directeur du RORC Rating Office, « la performance relative du bateau tient au fait qu’il a subi quelques avaries et que les conditions n’étaient pas idéales avec des courses côtières impliquant de nombreux virements et des bords très courts. Nous avons calculé son rating initial en considérant que le bateau naviguerait majoritairement sustenté par ses foils. Les phases de transition en régime archimédien sont cependant nombreuses ». L’épreuve a connu des conditions très variées, avec des vents légers en début de semaine et montant à plus de 20 nœuds ensuite.
Des résultats très serrés
Les résultats ont été particulièrement serrés. Dans la plus grande classe (13 voiliers de 24.09 à 30.50m de long), il y a eu quatre vainqueurs en 5 courses, du Southern Wind 82 Grande Orazio de Massimiliano Florio, plus petit rating de la classe à l’un des plus élevés, le Wallycento Galateia de David M. Leuschen. Pour sa première course, le tout nouveau ClubSwan 80 My Song de Pier Luigi Loro Piana, équipé d’une quille pendulaire et d’une dérive relevable, a connu sa première victoire. Au classement général, le Reichel/Pugh 82 Highland Fling XI de Lord Irvine Laidlaw s’impose. Classements très serrés également en Mini Maxi 2 où le Reichel/Pugh 78 Capricorno d’Alessandro Del Bono a défendu et conservé son titre, un point devant le Mylius 80 FD Twin Soul B de Luciano Gandini suivi du Wally 80 Rose de Sven Wackerhagen et du nouveau Botin 65 de Jean-Pierre Barjon, Spirit of Lorina. Cette diversité dans les classements démontre à quel point une jauge unique, basée sur plus de quarante années d’expérience scientifique, crée des règles du jeu équitables entre des yachts de types, de tailles et d’âges très différents. Par exemple, Highland Fling XI construit en 2009, est relativement léger et d’un design «moderne», tandis que Capricorno est d’une autre époque. C’est un Maxi ILC basé sur l’IMS et lancé en 1995. Le premier a une forme de coque large avec un Bau de 6,1 m, contre 5.44 pour le second. Ces deux bateaux sont extrêmement bien préparés et dotés d’équipages très expérimentés.
Aux « Voiles » s’est jouée l’issue du Challenge MMIC
Au terme d’une semaine laborieuse aux Voiles de Saint-Tropez où le vent n’a jamais dépassé les sept nœuds, les 46 Maxis en piste scindés en quatre catégories, ont achevé le Mediterranean Maxi Inshore Challenge. En Maxi 3, l’ILC maxi Capricorno d’Alessandro Del Bono a fait face à une concurrence féroce de Lyra habituellement imbattable. Tout allait bien pour Capricorno jusqu’à ce qu’il soit noté OCS dans ce qui fut l’ultime régate. La deuxième marche du podium décrochée à St-Tropez, suffit toutefois à l’équipe italienne pour s’adjuger la victoire au MMIC qui a débuté début mai à PalmaVela. Capricorno a construit son palmarès en accumulant des performances au fil des épreuves : le Championnat d’Europe IMA Maxi à Sorrente, les courses-côtières qui précèdent la Rolex Giraglia, la Maxi Yacht Rolex Cup à Porto Cervo, et sa deuxième place aux Voiles. « Je suis vraiment très heureux de ce résultat », a déclaré Del Bono. Ce bateau qui fête ses 27 ans est vraiment incroyable. Aussi l’équipage est fantastique. Nous étions en train de gagner la dernière régate qui fut interrompue et j’ai été impressionné par notre vitesse, même dans le vent léger. Sans notre OCS de la veille, nous aurions remporté St-Tropez ».
